Nous donnons la parole à une personne inspirante dans la thématique des projets européens. Au bout du fil : Laurent Adam, e-Xstream Engineering (Hexagon), évaluateur pour la Commission.
Laurent Adam, d’où est venue l’idée d’être évaluateur ?
Je suis très impliqué depuis des années dans des projets collaboratifs au niveau wallon, européen et international. J’ai fait partie d’un jury pour des pôles de compétitivité en France et en Wallonie (Skywin), puis d’un ‘Think Tank’ européen (e.g. EMMC) … Suite à ces expériences, je me suis inscrit sur le portail des experts européens.
Comment devient-on expert ?
Pour intégrer la base de données, il faut remplir un dossier en ligne, sorte de CV qui mentionne vos diplômes, compétences, publications… On reçoit alors un numéro d’expert. Avant d’accepter une mission, il faut toujours signer un document stipulant que l’on n’est pas partie prenante de l’appel. On ne peut être juge et partie !
En quoi consiste le job ?
On lit les projets en suivant les grilles de cotation de la Commission. Ensuite, pour chaque projet, les cotations des différents experts sont intégrées. Enfin, il y a une réunion à Bruxelles, où on se met d’accord entre experts sur la liste des projets retenus. Les cotes finales sont établies et chaque déposant reçoit un rapport d’évaluation.
Quel intérêt d’être expert ?
En voyant comment ça se passe de l’intérieur, on est mieux préparé pour rédiger ses propres dossiers. Ensuite, découvrir les projets soutenus par de grands groupes permet de se faire une bonne idée des activités R&D dans l’industrie et de l’état de l’art. Sur le plan du réseautage, c’est exceptionnel, vous vous trouvez avec des personnes ‘high profile’ de tous les pays, et aussi de la Commission européenne.
Ça ne vous prend pas trop de temps ?
La dernière fois, j’ai lu une dizaine de projets en 2 semaines, chaque projet faisant une centaine de pages. Les heures prestées sont rémunérées par la Commission. Je ne suis sollicité que très ponctuellement, moins d’une fois par an. La Commission doit réunir des panels d’experts non seulement indépendants, mais aussi veiller à la bonne représentation de pays, de compétences, de genres… Un vrai casse-tête !
