Tous les mois, nous donnons la parole à un acteur wallon qui a décroché un subside européen. Au bout du fil ce mois-ci, Cédric Neve, CEO chez DIGITEAL.
Un financement européen de 950 000€ a été octroyé dans le cadre de l’Instrument PME Phase 2 (actuel EIC Accelerator) pour développer l’application « Digiteal », une solution de paiement et de facturation pour les entreprises et les particuliers.
Comment ses fonds européens ont-ils été utilisés ?
« Le projet a débuté en avril 2018, une équipe travaillait déjà sur l’application « Digiteal ». Ce projet est le cœur de notre activité ! Obtenir un subside engrange d’autres moyens et nous a permis d’avoir les moyens de nos ambitions ! Nous avons pu procéder notamment à des engagements. En complément des apports européens, nous avons complété les fonds nécessaires avec des augmentations de capital. »
Comment le projet s’est-il déroulé ?
« Notre parcours a été jalonné de surprises, mais la Commission européenne s’est montrée très à l’écoute de l’évolution de notre projet pour nous permettre d’avoir une certaine latitude dans l’utilisation des fonds. Grâce à cette flexibilité, nous avons pu apporter quelques ajustements du scope et de la durée du projet. »
Cette flexibilité de la Commission a-t-elle permis d’adapter le financement à la réalité de l’entreprise ?
« Exactement ! Nous avons été agréablement surpris de constater que la CE soutenait notre activité et n’était pas là pour nous forcer sur base d’un cahier des charges qui avait été modifié à plusieurs reprises. De nouveaux enseignements venaient s’ajouter en cours de route, il était important de les greffer au projet plutôt que de se conformer à ce qui était prévu dans le plan initial. »
Intégrer un programme européen tel que l’Instrument PME (EIC Accelerator) a-t-il rassuré les investisseurs et a facilité la levée de fonds ?
« Oui, évidemment, c’était une conjonction de moyens qui étaient disponibles. Ce type de subside européen est très exigeant et exclusif. Ça en dit déjà beaucoup sur la qualité du projet, c’est très apprécié par les actionnaires ! Dans notre cas, 3 éléments ont rassuré nos investisseurs : 1) Les subsides & les autres sources de financement 2) une certification comme établissement de paiement 3) L’utilisation de nos services par nos clients professionnels et particuliers. »
Avez-vous été encadré durant votre parcours européen ?
« Oui, nous avons pu bénéficier d’un accompagnement par le NCP Wallonie et l’agence de consultance Inspiralia pour nous mener à l’obtention de ce financement. Il y a eu 4 tentatives pour arriver en phase 2 ! Ça a été long, on n’y croyait plus. C’est cet accompagnement qui a fait la différence ! »
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cette expérience européenne ?
« Un regard très positif ! Outre les moyens dégagés par le subside, il y a eu toute une série d’actions menées par la Commission européenne pour la mise en réseau avec des investisseurs, industriels… C’est un beau cadeau de la Commission d’organiser ces rencontres et de nous donner accès aux richesses de l’Europe !
Par ailleurs, il y a aussi la possibilité pour les bénéficiaires de recycler leur projet auprès de la Région wallonne (Label de qualité “Seal of Excellence”*). On n’a plus aucune raison de ne pas essayer ! C’est un incitant supplémentaire pour passer par l’Europe et retenter à la Région si cela n’a pas fonctionné au niveau européen. »
Quelques conseils à donner pour ceux qui veulent décrocher ce type de subside ?
« Il faut se projeter à long terme, ne pas s’arrêter au premier échec, peaufiner son projet, le repenser, le resoumettre. Le porteur de projet doit être passionné et présenter un bon projet. Ce subside est fait pour porter l’excellence européenne et aider les champions et les licornes de demain ! Si on croit en son projet et qu’on pense qu’il peut se démarquer, alors oui, il faut ne pas hésiter à y aller et être accompagné ! »
