Tous les mois, le NCP Wallonie donne la parole à un acteur wallon qui a décroché un subside européen. Au bout du fil, Pascal Mertens, Directeur du département R&D chez Coris Bioconcept.
Financé à hauteur de 7,41 millions d’euros dans le cadre du programme Horizon2020, le projet INNPAPER vise à réduire l’impact environnemental de l’électronique, en concevant une nouvelle technologie électronique basée sur le papier : un matériau recyclable, réutilisable et renouvelable. Coordonné par le centre de recherche CIDETEC, Innpaper s’étale sur 48 mois (de janvier 2018 à décembre 2021) et implique 14 partenaires.
Pascal Mertens, quelles sont les activités de Coris ?
« Coris Bioconcept développe, fabrique et vend des tests de diagnostic médical. La recherche fait partie de nos gènes ! Nous le constatons simplement par l’importance du département R&D où travaille 1/3 du personnel. Participer à des projets collaboratifs fait partie de notre activité constante, nous en sommes à notre 17e projet européen ! »
Parlez-nous du de INNPAPER …
« INNPAPER a pour objectif de développer différentes technologies (tests biochimiques, batteries, écrans, antennes, circuits) intégrées ensemble sur un substrat papier. Nous souhaitions apporter de la très haute valeur ajoutée à cette nouvelle filière de cellulose en Europe en développant, dans notre cas, des tests de diagnostic sur un support en papier. »
Comment le projet s’est-il déroulé ?
« Tout s’est déroulé de manière très fluide ! Un an avant le dépôt, le noyau dur s’était réuni au Pays basque pour établir les grandes lignes. Dans le cadre de INNPAPER, une équipe assurait la rédaction. CIDETEC est un coordinateur très professionnel et a géré ce projet de main de maître ! Nous étions plutôt confiants sur la qualité rédactionnelle et la manière dont celui-ci était construit. »
Comment êtes-vous entré dans le consortium ?
« Le NCP Wallonie nous a mis en contact avec CIDETEC. Nous avions déjà montré notre capacité à participer avec succès à des projets européens et même à en gérer puisque nous avions été aussi coordinateur de l’un d’entre eux. »
Sur INNPAPER, vous êtes repris comme « end user » ?
« En effet, nous sommes repris comme un partenaire end user. Nous testerons le modèle final qui intègrera les modules (dont le nôtre) développés par les différents partenaires et qui, je l’espère, sera un jour commercialisé s’il atteint un niveau TRL* suffisant. »
Un conseil pour l’entreprise qui souhaite obtenir un financement européen ?
« Si l’on veut convaincre l’Europe de nous subventionner, il faut être convaincu par le projet et par sa valeur ajoutée dans la stratégie de développement de l’entreprise. Le financement est un soutien essentiel pour nos activités. »
Quels avantages retirez-vous à prendre part à des projets européens ?
« Développer un produit ou un service représente un bénéfice indéniable pour l’entreprise ! Nous avons accès à des compétences externes et un savoir-faire international. Des affinités se créent et dépassent le cadre scientifique et collaboratif. Rencontrer des experts d’horizons différents et les intégrer à nos activités nous apporte beaucoup. »
Le produit de demain, c’est de la technologie que l’on n’a pas encore en main. Ne pas hésiter à avoir une longueur d’avance et voir plus loin ! Parfois, le return peut arriver longtemps après la fin d’un projet ! »
Un exemple concret ?
« En 2004, notre tout premier projet européen chez Coris BioConcept était le projet SARS-DTV. À l’époque, nous avions développé des tests SRAS qui sont restés dans les tiroirs jusqu’en 2020. Lorsque le nouveau SRAS est apparu, les premiers tests réalisés ont été adaptés au nouveau virus SARS-CoV-2.
Coris BioConcept a été une des deux premières sociétés au niveau mondial à présenter un test rapide antigénique ! En outre, en nous permettant de créer des collaborations, ce premier projet en a amené de nombreux autres. »
(*Technology readiness level)
