La start-up médicale NeuroClues by P3Lab, nichée à Louvain-la-Neuve au coeur du Brabant Wallon, est l’une des grandes gagnantes de l’EIC Accelerator décerné par le Conseil Européen de l’innovation. Grâce au développement de son casque NeuroClues capable d’identifier, en suivant les mouvements oculaires, des troubles neurologiques tels que la maladie de Parkinson des années avant que les premiers symptômes ne soient visibles, elle a été choisie pour bénéficier d’un financement européen dans le cadre du programme-cadre Horizon Europe.
Un casque révolutionnaire pour un diagnostic précoce
Ce casque et sa technologie de l’ « Eye-Tracking » qu’il contient, analyse avec précision à l’aide de deux caméras et un écran les mouvements oculaires du patient. Pierre Daye, chercheur et fondateur de l’entreprise nous détaille comment cette prouesse technologique peut détecter des syndromes parkinsoniens 5 ans avant l’apparition de symptômes identifiés par le patient: « On va présenter au patient des stimuli visuels qu’il va regarder sur un écran et on va analyser la manière avec laquelle il réagit. Et l’ensemble des caractéristiques de ses mouvements va nous permettre d’extraire une probabilité d’occurrence de maladie… Il faut savoir que les mouvements oculaires sont extrêmement stéréotypés. C’est-à-dire quel que soit le genre ou l’ethnie, les gens vont tous avoir le même genre de réponse oculaire. Ce sont des mouvements très rapides… Et on a développé des machines pour les analyser parce que l’oeil humain n’est pas capable de les détecter… »
Ce joyau de la technologie médicale a été développé en partenariat avec l’Université du cerveau à Paris. Un appareil révolutionnaire et une détermination sans faille de son CEO ont permis à NeuroClues by P3Lab de figurer parmi les 78 sélectionnés parmi les 1092 candidats de l’EIC Accelerator.
Mais comment ses concepteurs ont-ils décidé de porter leurs ambitions au-delà de nos frontières et de frapper à la porte des institutions européennes pour obtenir des financements? Pour Antoine Pouppez, le CEO de NeuroClues by P3Lab, rien ne semble impossible. Ce jeune entrepreneur, père de 3 petites filles, déborde de dynamisme. Il a « plongé » dans l’écosystème wallon avec confiance, mais « la clé, c’est de se faire bien entourer », nous affirme-t-il.
« Le NCP Wallonie a été extrêmement supportif »
« On a été mis en contact avec le NCP Wallonie grâce à l’Ecosystème wallon et l’UCLouvain. Avec eux, nous avons identifié les mécanismes européens auxquels on pourrait éventuellement avoir accès. On a soumis un projet EIC Horizon avec l’université et puis, on a postulé pour l’EIC Accelerator. Le NCP Wallonie a été extrêmement supportif dans cette aventure et nous a énormément aidés dans la relecture de ce dossier afin d’obtenir ce grant », nous explique Antoine Pouppez. L’accompagnement offert par la conseillère du NCP Wallonie Valentina Albarani a joué un rôle clé dans l’obtention de ce graal.
Et le CEO de NeuroClues by P3Lab de préciser: « Si j’avais un conseil à donner aux candidats qui souhaitent obtenir un EIC Accelerator, je leur conseillerais de contacter leur NCP pour bien comprendre la philosophie du grant, parce que ce n’est pas applicable à tout le monde. Il faut donc s’assurer de plusieurs choses: d’être qualifié de « deep tech », d’avoir une « vallée de la mort », parce que cela prend du temps et ce serait dommage de consacrer du temps à un projet qui ne serait pas aligné à la philosophie du financement. »
Antoine Pouppez a un deuxième conseil aux entrepreneurs qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure des projets européens: « C’est d’y dédier du temps et identifier un core team qui va y consacrer du temps… Notre dossier fait 150 pages. Chercher ces compétences-là en interne et externe, c’est vraiment nécessaire et c’est là que le NCP vient compléter cette équipe. »
Grâce à ce financement qui provient de l’EIC Accelerator, l’équipe de NeuroClues envisage l’avenir avec plus de sérénité. « Avant on envisageait le futur jusqu’à 6 mois, ce financement nous permet de savoir qu’on va poursuivre l’activité à plus long terme », nous confie avec optimisme Pierre Daye.
Et le Chief Market Officer, Jean-Baptiste de Harenne de conclure cette rencontre: « Ce que la démarche EIC nous a permis, c’est non pas d’inventer un nouveau message mais de structurer la manière dont on va focaliser nos efforts dans les prochaines années. Cette subvention européenne permettra à la société d’accélérer, comme son nom l’indique, la mise sur le marché de NeuroClues ».
Avec à long terme, une ambition qui n’est pas des moindres: de populariser ce casque portable chez les neurologues, mais pas seulement…. La star-up rêve de voir tous les médecins généralistes en posséder un, à l’image du tensiomètre.
Si vous aussi, vous souhaitez obtenir des informations sur les différents financements européens, ne ratez pas la prochaine session d’information, organisée ce 9 février 2023, aux Moulins de Beez.